La Russie a lancé hier mardi dans l’est du pays, en Sibérie, les manœuvres militaires les plus vastes de son histoire, dans un contexte de dégradation des relations avec les pays occidentaux.
La journée d’hier a été consacrée au déploiement des troupes devant participer à partir de ce mercredi, à des exercices de lutte antiaérienne, précise le ministère russe de la Défense.
Baptisé «Vostok-2018» (Est-2018), l’exercice mobilise près de 300.000 soldats, 36.000 véhicules, 1.000 avions, dont les récents avions de combats Su-34 et Su-35, et 80 navires de guerre, ainsi que des missiles Iskander, capables de transporter des ogives nucléaires.
Ces exercices verront une participation plus modeste de la Mongolie et de la Chine qui y déploie 3.200 soldats et une trentaine d’avions et d’hélicoptères. Malgré la modestie de ses effectifs, la participation de la Chine actuellement engagée dans une guerre commerciale avec les Etats-Unis, est un message fort de Moscou aux Occidentaux et à leurs alliés dans la région.
Ces manœuvres militaires, qui se déroulent sous l’impulsion du président russe Vladimir Poutine qui devrait sans surprise y assister, doivent se poursuivre jusqu’au 17 septembre prochain en Sibérie orientale, mais également dans l’Extrême-Orient russe.
Cette démonstration de force intervient dans un contexte de tensions persistantes avec les Occidentaux, autour de la crise ukrainienne, du conflit en Syrie et des innombrables accusations d’ingérence de la Russie dans la politique occidentale.
L’Otan a dénoncé ce qui ressemble selon elle à une répétition avant un «conflit de grande ampleur». Depuis 2014 et la grave dégradation des relations entre Moscou et l’Occident, la Russie a multiplié les exercices militaires d’ampleur, du Caucase à la Baltique et jusqu’en Arctique, tout en dénonçant l’expansion à ses frontières des forces de l’Otan.
Selon la nouvelle doctrine militaire adoptée la même année par le Kremlin, l’Alliance Atlantique est une menace fondamentale pour la sécurité de la Russie.