Dimitri Gorovtsov, le vice-président du comité pour la sécurité à la Douma, la chambre basse du Parlement russe, a laissé entendre cette semaine une réanimation de la coopération militaire et technique avec la République de Cuba.
Le haut responsable russe est allé jusqu’à évoquer la réactivation du centre de renseignement électromagnétique de la Russie à Lourdes, en banlieue de la Havane, qui avait été abandonné en 2002. Achevée en 1967, cette station était le centre principal de renseignement électromagnétique soviétique et russe à l’étranger et jouait un rôle primordial dans le domaine du renseignement à l’époque de la Guerre froide. Mais les difficultés économiques suite à la crise de 1998, la croissance faible des années 2000-2001 ainsi que les exigences du gouvernement américain ont poussé les autorités russes à fermer cette base.
Dimitri Gorovtsov justifie ce regain d’intérêt pour Cuba par le contexte géopolitique actuel de pression américaine et des sanctions antirusses. Cuba et la Russie ont été très liés avant le milieu des années 1980 et l’arrivée au pouvoir en Russie d’un certain Gorbatchev qui a réduit ce partenariat. En plus du changement géopolitique de l’époque, le coût de cette coopération était conséquent. Le bail de la base à Lourdes coûtait 90 millions de dollars en 1992 et 200 millions de dollars de 1996 à 2000. La Russie déboursait en plus 100 millions de dollars annuel pour maintenir son contingent qui comprenait jusqu’à 1 500 personnes.
Si l’intérêt stratégique d’une présence militaire russe à Cuba fait l’unanimité, certains, au sein du Parlement russe, prédisent qu’il sera impossible de revenir à la situation des années 1980, d’autant plus que la Havane et Washington ont entamé ces derniers mois un processus de rapprochement.