Une magistrate de Louisiane a provisoirement suspendu lundi les dispositions légales interdisant aux femmes de cet Etat américain d’avorter, ce qui ne fait qu’amplifier la confusion régnant aux Etats-Unis depuis que sa Cour suprême a annulé vendredi dernier le droit d’interrompre volontairement une grossesse.
La plus haute instance judiciaire des Etats-Unis ayant annulé l’arrêt « Roe v. Wade » qui, depuis environ un demi-siècle, assurait aux Américains le droit d’avorter, divers Etats de ce pays ont interdit les IVG sur l’étendue de leurs territoires, alors que d’autres entendent diminuer les délais pour avorter.
Comme il fallait s’y attendre, la contre-attaque légale n’a pas tardé : certaines plaintes ont été introduites au niveau des tribunaux des Etats en lieu et place de la justice fédérale. Particulièrement en Louisiane, une clinique et des étudiants en médecine ont attaqué en justice les trois textes interdisant les avortements, disant qu’ils sont trop « vagues » puisqu’ils ne mentionnent pas exactement les exceptions ou les peines assorties. Ainsi, la magistrate Robin Giarrusso a bloqué lundi ces dispositions légales jusqu’à une audience prévue pour le 8 juillet prochain.
« Les avortements peuvent reprendre en Louisiane », s’est empressé de tweeter le Centre pour les droits reproductifs, qui représentait l’accusation. Toutefois, cette brèche pourrait vite se refermer, le procureur général de Louisiane, Jeff Landry, s’étant engagé à « faire tout ce qui est en (son) pouvoir pour s’assurer que les lois protégeant les enfants à naître entrent en vigueur ».