Le président chinois Xi Jinping a entamé depuis une semaine une tournée chez ses voisins du nord-ouest dans le but de mettre en place une « ceinture économique de la route de la soie », en référence aux relations économiques qui ont lié les peuples de la région voilà deux mille ans.
La tournée du président chinois l’a mené au Kazakhstan, au Kirghizstan et en Ouzbékistan. La Chine ambitionne de resserrer les liens politiques, de faciliter le commerce et les flux monétaires avec ses voisins. Samedi, le président chinois a inauguré un pipeline de 1 100 kilomètres reliant la mer Caspienne du Kazakhstan au vaste pipeline d’Asie centrale au Turkménistan qui approvisionne les villes côtières du sud de la Chine. Le projet chinois a des bases solides puisque depuis deux décennies maintenant, le pays a façonné dans la région le plus vaste marché potentiel au monde avec 3 milliards d’habitants en y développant les routes, les voies ferrées, les pipelines de gaz et de pétrole ainsi que les installations électriques et de télécommunications.
En plus d’assoir sa puissance économique, la Chine a également en ligne de mire sa sécurité. Le Kirghizstan, le Tadjikistan et le Kazakhstan avec qui la Chine a le projet de développer ses relations bordent la province musulmane chinoise du Xinjiang. Celle-ci connaît de fréquents affrontements entre l’ethnie chinoise ultra dominante des Hans et les Ouïgours, musulmans turcophones sunnites. Dans son désir développer ses relations avec ses voisins, la Chine marche sur des œufs. La Russie a des intérêts avec lesdits voisins, anciennes républiques soviétiques, et pourrait être froissée par une Chine de plus en plus envahissante malgré la grande prudence dont celle-ci fait preuve depuis longtemps dans son extension en Asie centrale.