Ahmet Atakan, 22 ans, est décédé lundi dernier en Turquie dans des circonstances encore floues lors de heurts avec la police. Cette mort menace de redonner un nouveau souffle à la vague de contestation qui a ébranlé le pouvoir islamo-conservateur en juin dernier.
Ahmet Atakan manifestait en mémoire d’un autre manifestant tué en juin à Antakya. Selon les autorités locales il est tombé d’un toit alors qu’il répliquait avec des pierres à une intervention policière tandis que l’agence de presse Dogan affirme que le jeune homme a été mortellement touché à la tête par une grenade lacrymogène tirée par des policiers. L’agence de presse se base sur les conclusions d’une autopsie préliminaire qui attribue la mort du jeune homme à un « traumatisme général » et à une « hémorragie cérébrale ». Le ministère de l’Intérieur a ouvert une enquête. En sa mémoire, deux à trois mille personnes se sont rassemblées aux abords de la place Taksim à Istanbul. L’accès à la place et à son parc Gezi, qui ont été le centre des manifestations antigouvernementales sans précédent de juin, leur a été interdit par les policiers qui ont fini par les repousser à coup de gaz lacrymogène et de billes en plastique.
Au total, depuis le mois de juin, six personnes ont été tuées et plus de 8 000 autres blessés dans les manifestations de contestation contre le gouvernement accusé d’autoritarisme et de vouloir islamiser la société turque. Les obsèques d’Ahmet Atakan ont été l’occasion de nouveaux heurts hier mardi à Hatay. Selon Dogan, la police aurait tenté de disperser à coups de gaz lacrymogène et de canons à eau un millier de manifestants. D’autres heurts dans plusieurs autres villes à travers le pays ont également été rapportés.
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