La Banque centrale de Russie a publié lundi un rapport de conjoncture dans lequel elle annonce la fin de la récession qui frappe la Russie depuis un an et demi et qui cède la place à une période de «faible croissance».
L’institution russe estime désormais que le Produit Intérieur Brut du pays a enregistré une croissance de 0.2 à 0.3% au deuxième trimestre de l’année par rapport au premier trimestre, en données corrigées des variations saisonnières, alors qu’elle prévoyait jusqu’à présent une stagnation. La banque centrale s’attend à une croissance de 0.4% pour le troisième trimestre et de 0.5% pour la quatrième 2016.
La Banque de Russie fait état d’une «reconstitution des stocks de marchandises et de matériaux» et d’«une croissance fragile de la production industrielle qui doivent se transformer progressivement en taux de croissances plus fermes, bien que réduits».
Jusque-là très prudente sur l’éventualité d’une fin de crise, la Banque de Russie, avec ses nouvelles prévisions, donne plus de crédit aux déclarations du ministre russe de l’Economie, Alexeï Oulioukaïev qui, depuis des mois, répète que le pire est passé pour le pays qui devrait renouer avec la croissance dès cet été.
Mais l’heure est encore loin de l’euphorie. Tous les avis convergent sur le fait que la reprise sera très lente et que le pays risque de rester englué dans la stagnation. De nombreux responsables, jusqu’au président Vladimir Poutine lui-même, ont jugé que des changements structurels étaient nécessaires pour réduire la dépendance du pays des hydrocarbures, mais aucun plan d’action n’a été présenté jusqu’à présent. De nombreux économistes doutent de voir ces réformes mises en œuvre avant la présidentielle de 2018.
La Russie traverse une profonde récession depuis la crise monétaire provoquée fin 2014 par l’effondrement des prix du pétrole et les sanctions économiques imposées par les occidentaux suite à la crise ukrainienne. Cette récession, la plus longue depuis l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, est marquée par une envolée des prix et une baisse brutale du pouvoir d’achat des ménages russes et de leur consommation intérieure.