Inde : destruction de deux complexes immobiliers pour non-respect des lois environnementales

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Les autorités indiennes ont fait détruire deux immeubles luxueux en bord de lagune à Kochi, dans le sud du pays. Les constructeurs de ces bâtiments, situés dans le quartier aisé de Maradu, ont reconnus coupables de violer les lois environnementales. 

Les bâtiments en question sont « H2O Holy Faith », un immeuble de 19 étages comprenant 90 appartements surplombant les célèbres « backwaters », une zone aquatique formée de lagunes et de canaux située près de la mer d’Arabie, et les tours jumelles Alfa Serene, construites dans la même zone. 

Les habitants des deux complexes détruits ont été forcés de quitter leur appartement après que les autorités locales eurent coupé l’eau et l’électricité et ont obtenu une compensation financière. Quelque 2 000 résidents du quartier avaient été évacués par mesure de sécurité. Les gravats des immeubles doivent être déblayés dimanche, jour où deux autres bâtiments du voisinage doivent encore être détruits. 

La construction de certains des bâtiments concernés a commencé avant 2000, grâce à des permis reçus à l’époque. Mais ces permis n’auraient pas dû être délivrés car la législation environnementale visant à protéger cette zone particulière de la côte de l’Etat du Kerala a évolué pour faire respecter des normes plus strictes, notamment au niveau de l’éloignement des berges. 

La bataille juridique a duré plusieurs années. La Cour suprême indienne avait jugé en mai que le complexe, occupé depuis plusieurs années, avait été construit en violation des lois du littoral, entraînant des dégâts « colossaux » pour l’environnement. 

Depuis quelques années, l’Inde connaît un boom immobilier, mais les promoteurs construisent souvent en violation des lois environnementales et sécuritaires, avec la connivence des autorités locales. L’Etat du Kerala, zone touristique réputée notamment pour les backwaters, est particulièrement fragile. En 2018, des inondations avaient tué plus de 400 personnes et les experts avaient attribué ce lourd bilan aux constructions illégales en bordure d’eau. 

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