Guerre en Ukraine : Une trêve unilatérale russe très critiquée

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La première trêve d’ampleur depuis le début de l’invasion doit commencer ce vendredi en Ukraine. Mais cette initiative unilatérale de la Russie justifiée pour le Noël orthodoxe est interprétée par Kiev et ses alliés comme une volonté de gagner du temps de la part de Moscou. 

Le président russe Vladimir Poutine a demandé hier jeudi à son armée d’observer un « cessez-le-feu sur toute la ligne de contact entre les parties à partir de 12 heures le 6 janvier de cette année jusqu’à 24 heures le 7 janvier. 

Vladimir Poutine a appelé les forces ukrainiennes à respecter cette trêve afin de donner la possibilité aux orthodoxes, la confession majoritaire en Ukraine comme en Russie, d’ « assister aux offices la veille de Noël, ainsi que le jour de la Nativité du Christ ». 

Pour le président russe, cette initiative est une réponse à un appel du patriarche orthodoxe russe Kirill et à une proposition du chef de l’Etat turc Recep Tayyip Erdogan qui souhaitait par là soutenir « les appels à la paix et les négociations entre Moscou et Kiev ». 

Alors que seuls des accords locaux ont jusqu’alors été conclus comme pour l’évacuation des civils de l’usine d’’Azovstal à Marioupol, dans le sud-est de l’Ukraine, en avril, le cessez-le-feu ordonné par Moscou constitue la première trêve à caractère général depuis le début du conflit. 

Mais pour le président ukrainien Volodymyr Zelensky, cette annonce n’est qu’une excuse dans le but d’au moins arrêter l’avancée des troupes ukrainiennes dans le Donbass et apporter équipements, munitions, et rapprocher des soldats russes des positions ukrainiennes. 

Pour Londres, ce cessez-le-feu ne fera rien pour faire avancer les perspectives de paix. Vladimir Poutine a fait valoir que la Russie est prête à un « dialogue sérieux » avec l’Ukraine à condition que celle-ci se plie aux exigences russes et accepte les « nouvelles réalités territoriales » nées de l’invasion de ce pays en février. 

Et pour l’Ukraine, la Russie doit d’abord se retirer totalement du pays, la péninsule ukrainienne de Crimée annexée par la Russie comprise, avant tout dialogue entre Kiev et Moscou. Dans le cas contraire, Volodymyr Zelensky a promis de reprendre par la force les territoires occupés.