Des dizaines de milliers de manifestants britanniques ont défilé dimanche dans les rues de Manchester, bastion des travaillistes, pour protester contre les coupes sociales et la politique d’austérité du gouvernement de Londres, perturbant l’ouverture du congrès du parti conservateur au pouvoir.
Selon l’intersyndicale TUC, les manifestants dans le cortège qui arpenté les rues de Manchester étaient au nombre de 60 000. En plus de l’austérité, les manifestants ont également dénoncé le les réformes dans le système de santé public NHS ou encore le projet de loi sur le droit de grève. Alors que le même jour débutait le congrès du parti conservateur de David Cameron, les manifestants avaient déjà prévu de poursuivre leur contestation sur toute la durée du congrès. Plusieurs autres évènements (débats, soirées, flash-mobs) sont prévus.
Le mouvement The People’Assembly organise une semaine entière d’actions sous le mot d’ordre « Take Back Manchester » (Reprenez Manchester). Le nouveau leader du Labour Jeremy Corbyn est attendu ce lundi dans la ville pour un débat sur les services postaux.
Les conservateurs ont, malgré ces manifestations des raisons de se réjouir. D’une part, leur victoire inattendue aux élections de mai 2015 a permis à David Cameron de reformer un gouvernement 100% conservateur et l’élection de Jeremy Corbyn, qu’ils estiment inéligible et qui divise le Labour, fait leur affaire. Mais les conservateurs ne sont pas dans la quiétude la plus totale, divisés sur la conduite à tenir lors du référendum sur l’appartenance de la Grande-Bretagne à l’Union européenne.
Les efforts de David Cameron pour renégocier les termes de l’appartenance britannique à l’Union européenne avant la tenus d’un référendum d’ici 2017 ont été anéantis par un été dominé par la crise des réfugiés et la situation au sein de la zone euro. Le Premier ministre britannique est dorénavant confronté à une fronde d’eurosceptiques déterminés à quitter l’Union.