Dix ans après Saddam, l’Irak n’est pas sorti de l’auberge

Les Irakiens ont célébré dans la discrétion, le dixième anniversaire de la chute du régime de Saddam Hussein. Il y a dix ans jour pour jour, le 9 avril 2003, Bagdad tombait aux mains des troupes américaines. La chute de Bagdad scellait la fin du régime de Saddam Hussein. Mais dix ans après, les Chiites qui sont au pouvoir, ne sont pas encore parvenus à mettre fin au cycle infernal des violences meurtrières qui endeuillent quotidiennement le pays. De mars 2003 à mars 2013, l’Irak compterait pas moins, de 112.000 tués parmi les civils, selon un rapport de l’ONG Iraq Body Count.

La minorité sunnite s’estime aujourd’hui marginalisée par le gouvernement chiite de Nouri Al-Maliki, qui compte pourtant bon nombre de sunnites. Au nord du pays, les Kurdes irakiens n’en font qu’à leur tête et agissent comme s’ils étaient totalement indépendants du pouvoir central de Baghdad.

Même le départ des troupes américaines en décembre 2011, n’a pas été suivi d’accalmie, la situation n’a fait qu’empirer. Chaque jour apporte son lot de violences meurtrières à ces Irakiens qui croyaient il y a dix ans, à un avenir rayonnant avec l’abolition de l’ancienne dictature.

La réalité est tout autre aujourd’hui et comme dit l’adage, « le malheur des uns fait le bonheur des autres », pour les sunnites la chute de Saddam avait sonné pour eux, le glas d’une épopée glorieuse et le début de la traversée du désert.

Les victimes des attentats chez les Chiites comme chez les Sunnites se comptent chaque jour, par dizaines. Rien qu’au mois de mars dernier, 271 personnes ont été tuées et 906 autres blessés dans des attentats à l’occasion des élections pour le renouvellement de 12 des 18 assemblées provinciales que compte le pays.

Devant ces rivalités pour le pouvoir ou pour le pétrole, le gouvernement Nour Al-Maliki est forcé à livrer bataille sur plusieurs fronts. Il est confronté aux Sunnites, dont est issu Saddam Husssein, aux Djihadistes qui font allégeance à Al Qaïda et à la région autonome du Kurdistan, (nord de l’Irak) où Erbil s’est accordé le pouvoir de signer des contrats avec des compagnies pétrolières étrangères sans l’approbation du ministère du Pétrole. Avec toutes ces rivalités et les sanglantes confrontations qui s’en suivent, l’Irak ne pas encore dire être sorti de l’auberge.

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