Cent personnes ont été tuées samedi dans une attaque armée contre deux villages situés à l’ouest du Niger. Ce massacre, l’un des pires massacres de civils dans un pays pourtant régulièrement visé par des groupes djihadistes, intervient entre les deux tours de l’élection présidentielle.
Le Premier ministre nigérien, Brigi Rafini qui s’est rendu hier dimanche sur place, accompagné des ministres de l’Intérieur, Alkache Alhada, de la Défense, Issoufou Katambé et du gouverneur de Tillabéri, Tidjani Ibrahim Katiella, a donné les chiffres de «70» morts recensés à Tchoma Bangou, et «une trentaine» d’autres signalées à Zaroumadareye.
Il a ainsi confirmé le bilan qui avait été donné précédemment par Almou Hassane, le maire de Tondikiwindi, une commune qui administre les deux villages distants de sept kilomètres, situés dans la région frontalière du Mali et du Burkina Faso à environ 120 kilomètres au nord de la capitale Niamey.
Selon le maire qui fait état également de 25 blessés dont certains ont été évacués à Niamey et à Ouallam, les deux attaques, qui n’ont pas encore été revendiquées, ont été perpétrée «par des terrorises venus à bord d’une centaine de motos». Ils se sont divisés en deux colonnes pour attaquer les deux villages.
Un ex-ministre originaire de Tillabéri, Issoufou Issaka a confié à une agence de presse occidentale, que les djihadistes ont commis ce massacre en représailles contre le «lynchage» de deux d’entre eux par les habitants des deux villages.
Un haut responsable de la région de Tillabéri a indiqué que la double attaque a été commise vers midi (11h00 GMT), au même moment que la proclamation des résultats du premier tour de l’élection présidentielle du 27 décembre, donnant largement en tête, avec un score de 39,33%, le candidat du parti au pouvoir, Mohamed Bazoum, un ancien ministre de l’Intérieur qui a promis de renforcer la lutte contre les groupes djihadistes. Un second tour est prévu le 20 février prochain pour départager les deux candidats en tête des résultats provisoires.
Les attaques djihadistes à l’ouest et au sud-est du Niger ont fait des centaines de morts depuis 2010, et fait fuir de leurs foyers environ 500.000 personnes, dont 160.000 dans l’ouest du pays, selon les Nations unies.