Le procès des auteurs du putsch avorté au Burkina Faso en septembre 2015, reprend ce mercredi avec, parmi les accusés, le Malien Sidi Lamine Oumar, un combattant du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), membres de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).
Le procès, qui se tient devant la Chambre de première instance du tribunal militaire d’Ouagadougou, devrait durer plusieurs semaines.
Une source judiciaire burkinabé a précisé que Sidi Lamine Oumar, natif de Tombouctou et âgé de 31 ans, «a été en contact téléphonique avec le général Gilbert Diendéré, à qui il a proposé d’apporter un soutien en hommes, dans un contexte où la reddition des éléments du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’ancienne garde présidentielle proche des putschistes, n’était pas complète».
Ce à quoi Me Paul Kéré, l’avocat de Sidi Lamine Oumar, répond que, puisque ce coup de téléphone a été passé alors que le coup d’Etat était déjà consommé et que les militaires avaient déjà pris le contrôle des institutions de la République, on ne peut rien lui reprocher et les charges à son encontre n’ont pas lieu d’être.
La défense accuse les autorités d’utiliser l’arrestation de Sidi Lamine Oumar pour tenter de montrer une collusion entre les Touaregs maliens ou des djihadistes et le général Gilbert Diendéré.
Sidi Lamine Oumar a été arrêté le 21 octobre dans le quartier Tanpouy de Ouagadougou à la sortie d’une mosquée. Il a été présenté le 26 octobre devant un juge militaire qui lui a notifié les charges retenues contre lui, à savoir «association de malfaiteurs» et «atteinte à la sûreté de l’Etat».
Outre Sidi Lamine Oumar, sont également appelés à la barre 83 accusés, 18 civils et 66 militaires, dont les généraux Gilbert Diendéré et Djibril Bassolé, les cerveaux présumés de la tentative de coup d’Etat avortée de 2015.
Des soldats du RSP avaient tenté en vain de renverser le gouvernement de transition mis en place après la chute du président Blaise Compaoré. Cette tentative de coup d’Etat s’était soldée par 14 morts et plus de 250 blessés.