À partir de mardi, Jair Bolsonaro et sept de ses plus proches collaborateurs devront répondre devant la Cour suprême fédérale (STF) d’accusations d’une gravité exceptionnelle : tentative de coup d’État, participation à une organisation criminelle armée, atteinte au patrimoine public et complot visant à abolir l’État de droit démocratique. L’ancien président risque jusqu’à 40 ans de prison.
Le groupe de prévenus, surnommé « le noyau crucial », comprend notamment l’ex-ministre de la Justice Anderson Torres, l’ancien commandant de la Marine Almir Garnier Santos, l’ex-ministre de la Défense Paulo Sérgio Nogueira, ou encore Walter Braga Neto, ex-ministre de la Maison civile. Sont également jugés le général à la retraite Augusto Heleno, le député Alexandre Ramagem et Mauro Cid, ancien aide de camp de Bolsonaro, devenu témoin clé après avoir signé un accord de collaboration avec la justice.
Le procès, présidé par un collège de cinq juges, se déroulera sur plusieurs sessions (2, 3, 9, 10 et 12 septembre). Dès la première audience, le juge rapporteur Alexandre de Moraes présentera le dossier, avant que le procureur général Paulo Gonet ne dévoile les preuves de l’accusation. La défense disposera d’une heure pour plaider.
Selon le parquet, le plan de coup d’État a été conçu après la défaite de Bolsonaro face à Lula en octobre 2022. Les accusés auraient ensuite encouragé l’assaut du 8 janvier 2023 contre les sièges des trois pouvoirs de l’État, une semaine après la prise de fonctions du nouveau président.
La défense de Bolsonaro dénonce des accusations « absurdes » et assure qu’aucune preuve ne démontre son implication.
Le procès a déjà provoqué des tensions diplomatiques : Donald Trump, allié de Bolsonaro, a imposé des droits de douane punitifs sur plusieurs produits brésiliens et sanctionné des membres du STF, dénonçant une « chasse aux sorcières ».