Le groupe pétrolier français Total a annoncé lundi la cession des parts qu’il détenait dans le projet onshore OML pour 569 millions de dollars. Cette annonce confirme le retrait du groupe français du Nigéria suite à l’insécurité qui s’y développe.
En fin 2014, Total s’était désengagé des blocs OML 24 et 18, ce qui lui avait permis de récupérer 1 milliard de dollars. La tendance de Total est un revirement par rapport à sa stratégie du début du siècle. Au début des années 2000 en effet, les deux anciens patrons de Total Thierry Desmarets et Christophe de Margerie avaient massivement investi au Nigéria, misant sur les atouts du pays qui étaient de gigantesques réserves et un environnement probusiness. La relative faible puissance de la compagnie nationale NNPC (Nigerian National Petroleum Company) par rapport à ses homologues du Moyen-Orient ainsi que les conditions financières favorables ont permis aux compagnies pétrolières étrangères de prospérer dans le pays. Total a su tirer son épingle du jeu en faisant du Nigéria son premier site de production avec 257 000 barils/jour, en 2014.
Mais la violence endémique dans la zone, avec des actes de vandalismes faisant chaque fois des dizaines de morts, est venue handicaper la production dans le site pétrolier. Total se tourne désormais vers l’offshore, plus sûr. Depuis cinq ans, ce groupe pétrolier français exploite le gisement d’Akpo situé à plus de 100 kilomètres des côtes du delta du Niger et doit lancer en 2017, le projet Engina à une vingtaine de km du site. Total lorgne également sur la Russie et prévoit de faire de ce pays d’ici deux ans, son premier site de production avec 300 000 b/j.