Le Soudan du Sud est en train de s’enliser dans une situation inextricable provoquée par les violences interethniques qui ont fait des centaines de mort en quelques jours, et font craindre une extension des combats dans ce jeune Etat né il y a moins de trois ans d’une séparation avec le Soudan.
Les violences ont été déclenchées après les accusations portées par le président Salva Kiir contre le vice-président Riek Machar, limogé en juillet dernier, et qu’il a accusé d’avoir tenté de le renverser. Les combats avaient opposé au départ des factions rivales de l’armée avant de s’étendre aux partisans des deux hommes. L’ethnie des Dinkas pour Salva Kiir dont il est issu, et celle des Nuer de Riek Machar. Après avoir été localisées à Juba, les violences ont touché d’autres régions du pays, où entre 500 et 600 personnes ont déjà été tuées.
Vendredi, la mort de deux casques bleus attaqués dans une base des forces de l’Onu a forcé l’organisation à envoyer des hélicoptères pour évacuer son personnel. La veille, la Grande-bretagne avait évacué vers l’Ouganda voisin plus de 180 personnes à bord d’un avion de l’armée de l’air, parmi lesquels figuraient une cinquantaine de britanniques. Des soldats ougandais ont été envoyés à Juba pour assurer la sécurité. Mais le déplacement de populations fuyant les combats semble inévitable.
Sur le plan diplomatique, le président Barack Obama a appelé à l’arrêt des combats, alors que des médiateurs africains auraient eu des contacts avec le président Salva Kiir pour mettre fin aux violences. Le contrôle des ressources pétrolières semble être l’enjeu principal de cette confrontation dans ce pays enclavé où 85% des recettes d’exportation proviennent de l’or noir. Mais une partie des recettes est versée au Soudan d’où transitent les oléoducs vers la mer Rouge.