Le président du parti d’extrême droite portugais Chega, André Ventura, s’est dit ce lundi prêt à collaborer avec le gouvernement sur les modifications annoncées de la loi sur la nationalité, tout en les jugeant insuffisantes. Selon lui, ces ajustements donnent toutefois raison aux revendications portées depuis longtemps par son parti.
Le gouvernement souhaite permettre aux juges de retirer la nationalité à des citoyens naturalisés depuis moins de dix ans, s’ils sont condamnés à plus de cinq ans de prison pour des crimes graves. Ventura suggère que cette perte ne soit pas automatique, mais décidée par le tribunal dans le cadre du jugement.
Il a souligné que Chega est favorable à toute mesure permettant d’expulser ou de priver de droits les étrangers ayant commis des délits graves, de restreindre les regroupements familiaux et de mieux encadrer les titres de séjour. Pour lui, “il ne doit pas y avoir de Portugais qui ne parlent pas portugais, n’ont jamais vécu au Portugal ou ignorent où se trouve le pays”.
Ventura a par ailleurs dénoncé le “retard” du gouvernement sur ces sujets, estimant qu’il agit sous pression. Il s’est aussi exprimé sur la proposition de créer une unité spéciale pour les étrangers et les frontières au sein de la PSP, évoquant la nécessité d’une “police propre aux frontières”, sans préciser la position définitive de son parti.
Un débat d’urgence sur la gestion de la nationalité et du regroupement familial est prévu mercredi à l’initiative de Chega. Ventura espère y voir une convergence de vues avec le gouvernement.
Enfin, il a réaffirmé son ambition de remporter plusieurs mairies lors des prochaines élections locales, notamment à Lisbonne, pour « briser le bipartisme » et participer activement à la gestion municipale.