Après une décennie d’hostilités entre Ankara et Ryad, le chef d’Etat turc, Recep Tayyip Erdogan, a effectué une visite en Arabie saoudite en fin de semaine dernière en guise de réconciliation.
En dix ans, Ankara et Ryad ont eu des divergences sur divers plans, entre autres économique, diplomatique et idéologique. Cette rivalité a atteint son paroxysme avec le meurtre du journaliste saoudien, Jamal Kashoggi en octobre 2018 au sein du consulat de son pays à Istanbul.
Mais tout cela semble faire partie du passé depuis ce passage du président turc sur le sol saoudien, où il a été reçu par le roi Salmane et le prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS).
Recep Tayyip Erdogan a déclaré que cette visite allait « ouvrir une nouvelle ère » dans les rapports turco-saoudiens, soulignant que «le renforcement de la coopération dans les domaines de la défense et des finances est dans notre intérêt mutuel».
Toutefois, au terme de cette visite de deux jours, aucun engagement chiffré n’a été conclu, malgré les propos officiels émis par la délégation turque.
Même la ligne de crédit de 10 milliards au minimum, qui était censée sauver l’économie turque, n’a pas été annoncée, éventuelle preuve que le royaume wahhabite attend encore quelques garanties supplémentaires.
A un an des prochaines élections, le président turc a urgemment besoin de nouveaux liens économiques notamment avec cette grande monarchie pétrolière du Golf arabe.
A l’interne, il est notamment confronté à une crise de la livre turque qui, au courant de l’année dernière, a perdu plus de la moitié de sa valeur par rapport au dollar et s’échange actuellement à 14,81 livres pour un dollar, contre 10 dollars en novembre dernier, ce qui a donné lieu à une inflation de 36 % en 2021, qui culminait à plus de 61 % en avril dernier.