Le président russe Vladimir Poutine a annoncé hier mercredi lors d’une réunion de son gouvernement, que la Russie n’acceptera plus de paiements en dollars ou en euros pour les livraisons de gaz destiné à l’Union européenne (UE), donnant une semaine aux autorités russes pour élaborer le nouveau système de paiement en roubles.
Le président russe a expliqué avoir pris cette mesure pour le gaz russe livré aux pays «hostiles» en réaction au gel des actifs de la Russie en Occident à cause de son offensive en Ukraine.
Il a également laissé entendre que d’autres exportations russes seraient concernées, les Occidentaux ayant gelé quelque 300 milliards de dollars de réserves russes détenues à l’étranger, une mesure que le chef de la diplomatie russe a qualifiée de vol ce mercredi.
Cela fait des années que Moscou travaille à réduire la part du dollar dans son économie afin d’en diminuer la vulnérabilité aux sanctions. L’annonce de Vladimir Poutine a d’ailleurs eu un effet immédiat sur la devise russe qui s’est renforcée face à l’euro et au dollar, repassant sous les 95 roubles pour un dollar, alors qu’elle s’était écroulée dès le 24 février, date de l’entrée des forces russes en Ukraine, perdant environ 20% de sa valeur.
Largement épargnés par les lourdes sanctions occidentales contre la Russie, le gaz et le pétrole russes continuent de couler à flot vers l’Europe, très dépendante des hydrocarbures russes et premier marché pour Moscou.
Le gaz russe couvre environ 40% de la consommation européenne et les importations de gaz de l’UE en provenance de Russie ont fluctué entre 200 et 800 millions d’euros par jour depuis le début de l’année.
Un changement de devise pour ces transactions risquerait de perturber fortement les échanges, ce qui explique le bond des prix de gros en Europe allant jusqu’à 30% hier mercredi.