L’opérateur suisse, basé dans le canton de Zoug, du gazoduc germano-russe Nord Stream 2 a déposé le bilan, victime des mesures de rétorsion prises par Berlin après le déclenchement de l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine.
La responsable économique cantonale, Silvia Thalmann-Gut en a fait l’annonce hier mardi dans une interview à la chaîne publique. Les 106 employés ont reçu leur lettre de licenciement. La responsable a précisé que l’entreprise n’a pas pu mettre en place de plan social « parce qu’elle est insolvable ».
Lundi déjà, le ministre fédéral de l’économie Guy Parmelin avait donné en exemple les difficultés de l’entreprises pour illustrer l’impact des sanctions économiques décidées contre la Russie, y compris sur l’économie suisse.
Long de 1 230 kilomètres et devant relier la Russie à l’Allemagne pour fournir l’Europe en gaz russe, le gazoduc Nord Stream 2, d’une valeur de 11 milliards de dollars, a été achevé fin 2021, mais n’avait pas encore été mis en service dans l’attente d’une certification de l’Allemagne, qui comptait dessus pour accomplir sa transition énergétique.
Ce gazoduc a été défendu pendant des années par l’ex-chancelière d’Allemagne Angela Merkel au prix de fortes tensions en particulier avec les Etats-Unis, qui voyaient dans ce pipeline un moyen pour le président russe de faire du chantage à l’énergie à la première économie européenne. Berlin avait finalement en début de semaine dernière annoncé la suspension de ce chantier pharaonique.
Les préparatifs militaires pour l’invasion de l’Ukraine et finalement l’assaut donné par l’armée russe la semaine dernière ont précipité le sort de cette installation qui a une capacité de 55 milliards de mètres-cubes annuels et qui était prête à entrer en fonction.