Selon le site internet de la présidence, le nouveau président iranien, Ebrahim Raïssi, qui a pris ses fonctions cette semaine, a nommé hier dimanche comme premier vice-président Mohammad Mokhber, le directeur d’une puissante fondation parapublique sanctionnée par les Etats-Unis.
Après avoir occupé plusieurs postes officiels dans la province du Khouzestan, dans le sud-ouest du pays, Mohammad Mokhber a dirigé depuis 2007 la Fondation de l’ordre de l’Imam (Setad), dont le président est nommé par le guide suprême iranien.
Née à la fin des années 1980 afin de gérer les propriétés confisquées à la suite de la Révolution islamique de 1979, cette fondation est devenue au fil des années un important conglomérat économique d’Etat avec des parts dans les différents secteurs y compris la santé.
Depuis janvier, la fondation Setad comme Mohammad Mokhber figurent sur la liste noire du Trésor américain. Washington affirme que Setad « avait des parts dans presque tous les secteurs de l’économie iranienne, notamment l’énergie, les télécommunications et les services financiers ».
Ebrahim Raïssi a également choisi comme son chef de cabinet Gholamhossein Esmaili. Jusque-là porte-parole de l’Autorité judiciaire, cet ancien procureur est visé par des sanctions de l’Union européenne et était depuis 2011 sur sa liste noire, alors qu’il était le chef de l’organisation des prisons, pour « graves violations des droits humains ».
Succédant au modéré Hassan Rohani après avoir remporté la présidentielle du 18 juin dernier marqué par une abstention record, l’ultraconservateur Ebrahim Raïssi, ancien chef de l’Autorité judiciaire a été critiqué par l’Occident pour son bilan en matière de droits humains, et sanctionné par les Etats-Unis depuis 2019.
Les experts s’attendent à ce que sa présidence consolide le pouvoir des conservateurs, qui avaient déjà remporté les législatives, marquées par la disqualification de plusieurs milliers de candidats réformistes et modérés. Un membre ultraconservateur du Parlement, Alireza Zakani, a été élu hier dimanche maire de Téhéran, en succession à Pirouz Hanachi, un vétéran de la fonction publique perçu comme proche du camp réformateur.