Le Maroc multiplie les attaques judiciaires en France contre les médias l’ayant accusé d’avoir eu recours au logiciel d’espionnage Pegasus.
Le 22 juillet, le Maroc avait lancé une première procédure en diffamation contre Amnesty et Forbidden Stories, les deux organisations ayant soi-disant la liste des numéros de téléphones ciblés par les clients de Pegasus, un logiciel développé par le groupe israélien NSO.
L’avocat du royaume du Maroc, Me Olivier Baratelli, a annoncé avoir fait remettre « quatre nouvelles citations directes en diffamation ».
Deux d’entre elles visent le quotidien Le Monde, membre du consortium de 17 médias internationaux ayant révélé le scandale, et son directeur Jérôme Fenoglio, une troisième poursuit Mediapart et son patron Edwy Plenel, et la dernière attaque Radio France, également membre du consortium, a précisé l’avocat.
De son côté, le ministre marocain de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, dépose mercredi à Paris une plainte en « dénonciation calomnieuse » à l’encontre de Mediapart et de son directeur de publication Edwy Plenel, a annoncé dans un communiqué l’avocat du ministre, Me Rodolphe Bosselut.
Le ministre entend contester « les allégations insidieuses et les calomnies colportées depuis plusieurs jours par ces médias qui portent des accusations graves, contre des institutions qu’il représente, sans avancer la moindre preuve concrète », poursuit le communiqué.
Par ailleurs, Bernard Squarcini, un ancien directeur du renseignement intérieur français, recommande la prudence dans l’affaire d’espionnage Pegasus. Actuellement, il n’y a pas de preuve réelle et tout est axé sur de simples hypothèses et suppositions.