Encore un rapport sur l’activisme de l’Iran au Sahel et en Afrique. Cette fois, c’est le quotidien allemand Der Tagesspiegel qui assure que Téhéran a livré des missiles sol-air au Polisario, le groupe séparatiste soutenu par l’Algérie, confirmant ainsi un rapport de l’American Heritage Foundation, publié en janvier dernier.
En plus des missiles, l’Iran a chargé le Hezbollah libanais d’assurer l’entraînement des milices du Polisario dans les camps de Tindouf, en territoire algérien, d’après le quotidien berlinois.
Ces tentatives de déstabilisation de la région sont à l’origine de la rupture par le Maroc de ses relations avec l’Iran. Les Iraniens sont également accusés de prosélytisme chiite en Afrique, parmi les communautés maghrébines en Europe et de connexions avec les groupes terroristes qui pullulent dans la zone sahélo-saharienne.
En janvier 2021, l’American Heritage Foundation avait assuré que des éléments du Hezbollah libanais ont déjà réussi à «infiltrer» des zones du Sahara et du Sahel où ils forment les milices armées du Polisario.
Les ordres parvenaient au Hezbollah directement du général iranien Qassem Soleimani, tué dans une frappe américaine en 2020. C’est ce qui explique l’envoi par le chef du polisario, Brahim Ghali, de ses condoléances discrètes aux Iraniens après la mort du général, de crainte d’irriter les américains.
Sur le terrain, Amir Mousavi, ancien membre des Gardiens de la révolution iranienne et attaché culturel à l’ambassade d’Iran en Algérie, était la cheville ouvrière de cette vaste opération d’influence menée par l’Iran dans la région.