Le nouveau gouvernement israélien a échoué hier mardi à faire adopter la loi controversée sur la «citoyenneté», qui était pourtant renouvelée chaque année depuis dix-huit ans, et qui interdisait aux Palestiniens ayant épousé des Arabes israéliens d’obtenir la nationalité ou la résidence en Israël.
Si le Premier ministre Naftali Bennett souhaitait que cette loi soit reconduite, la coalition gouvernementale, qui va de la droite à la gauche, en passant par l’appui d’un parti arabe, était divisée au sujet de cette loi.
Les deux partis Meretz (extrême-gauche), et Raam (islamiste), avaient indiqué qu’ils voteraient contre cette disposition qu’ils considèrent comme discriminatoire envers la minorité arabe d’Israël, qui représente 20% de la population. Ils ont pu être ralliés in extremis, par le Premier ministre.
Malgré les efforts du Premier ministre israélien Naftali Bennet, les députés de la Knesset, le Parlement israélien, ont voté sans qu’aucun camp n’obtienne de majorité.
Avec deux abstentions chez Raam, mais surtout la défection d’un des membres du parti du Premier ministre, le vote s’est terminé par 59 voix pour, 59 voix contre.
La loi sur la citoyenneté, adoptée pour la première fois en juillet 2003 durant la seconde Intifada, le grand soulèvement palestinien, était reconduite d’année en année, presque de manière automatique, par la Knesset.
Officiellement mise en place pour «garantir la sécurité d’Israël» en cherchant à limiter l’accès au pays, des militants palestiniens, aujourd’hui, cette mesure vise en réalité à empêcher un bouleversement démographique dans l’Etat hébreu, et ainsi maintenir la majorité de la population juive dans le pays.
Selon les observateurs, son rejet par les partis de l’opposition, des formations de droite, n’est pas motivé par une volonté de faciliter la vie aux Palestiniens, mais plutôt de compliquer celle du nouveau gouvernement, qui essuie de fait, un revers symbolique et voit sa capacité déjà compromise à faire passer des lois difficiles.