Les forces armées du maréchal Khalifa Haftar ont pris le contrôle de la ville libyenne de Syrte, ancien bastion de l’ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi qui a déjà été le théâtre de deux guerres depuis le soulèvement populaire de 2011.
L’Armée Nationale Libyenne (ANL), autoproclamée par l’homme fort de l’Est libyen, a attaqué lundi par surprise cette ville du centre de la Libye, distante de 250 km de Misrata, fief des groupes armés appuyant le gouvernement libyen d’union nationale (GNA).
A en croire un officier de l’ANL, celle-ci avait déjà conquis Syrte lundi soir. Cette ville est tombée en l’espace de quelques heures, a déclaré le même militaire aux micros de diverses chaînes de télévision libyennes et égyptiennes, précisant que l’armée qui la contrôlait s’est éclipsée.
Jouissant d’un appui aérien, les troupes du maréchal Haftar disent avoir attaqué Syrte sur cinq axes, avec, entre autres, l’envoi de commandos aéroportés. L’ANL a commencé par s’emparer de la base militaire et de l’aéroport de Kardabaya.
Simultanément, des forces spéciales provenant de la mer ont raflé le port de Syrte. Par la suite, les éléments de l’ANL ont pénétré dans la ville et conquis les différents camps militaires. Au centre de Syrte, certains résidents ont lutté aux côtés des troupes du maréchal Haftar contre les forces de Misrata.
Le Bataillon 604, une puissante unité locale jusque-là intégrée dans la Force de protection de Syrte, pro-GNA, a soudainement rejoint le camp des insurgés. Ce revirement semblait prévisible : cette unité étant constituée d’une majorité d’éléments salafistes dits madkhalistes, leur chef spirituel, le cheikh saoudien Rabi al-Madkhali, avait publiquement apporté son soutien à l’homme fort de l’Est libyen.