Le chef du gouvernement britannique Boris Johnson va suspendre le Parlement, de la deuxième semaine de septembre jusqu’au 14 octobre, ce qui ne devrait lui laisser que deux semaines pour débattre du Brexit avant la sortie effective du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE) prévue pour le 31 octobre prochain.
L’opposition britannique dénonce une manœuvre du Premier ministre pour empêcher les députés de s’exprimer ou de s’opposer à un Brexit sans accord.
Le Premier ministre a annoncé avoir écrit à la reine Elizabeth II, qui l’a autorisé à suspendre le Parlement la semaine suivante, après les débats du 9 septembre, assurant qu’un accord avec l’Union européenne est imminent.
Certes, le Parlement pourra discuter de cet éventuel accord, mais le délai raccourci qui lui sera laissé rendra difficile qu’ils puissent s’opposer à une sortie sans accord de l’Union européenne, ce qui renforce l’hypothèse d’un Brexit dur.
Le président de la chambre basse du Parlement, John Bercow, a qualifié la décision de Boris Johnson de «scandale constitutionnel», l’opposition de manœuvre «antidémocratique». Des critiques ont émergé même dans les rangs des conservateurs, notamment de l’ancien ministre des Finances Philip Hammond, farouchement opposé au scénario d’une sortie sans accord de l’UE.
Hier soir, plusieurs centaines de personnes ont manifesté devant le Parlement, puis Downing Street, où est installé le Premier ministre, contre la suspension du parlement. Une pétition contre la décision de Boris Johnson déposée sur le site du Parlement a recueilli en quelques heures, plus d’un million de signatures.