Le Qatar accueillera à partir de demain samedi dans sa capitale Doha, des négociations de paix directes entre les Talibans et le gouvernement afghan pour mettre un terme à près de 19 ans de conflit entre les deux parties en Afghanistan.
La présidence afghane a annoncé sur Twitter le départ ce vendredi de ses 21 négociateurs en direction de Doha. Une source proche des Talibans, qui ont annoncé être prêts à participer à ces négociations, a confirmé qu’«il y a une bonne possibilité que les négociations démarrent samedi».
Prévus en mars, les pourparlers de paix, inédits entre les deux camps, ont été reportés régulièrement du fait de désaccords persistants autour d’un échange de prisonniers, quelque 5.000 talibans contre un millier de soldats des forces armées afghanes.
Cette disposition, inscrite dans un accord américano-taliban signé en février au Qatar, qui entérine le retrait des troupes étrangères de l’Afghanistan d’ici mi-2021, a suscité dès le départ, l’hostilité de Kaboul, non-signataire du texte.
Les autorités afghanes ont été particulièrement opposées à la libération des 400 derniers insurgés, accusés ou condamnés pour des crimes graves, qu’ils ont fini par libérer la semaine dernière, à l’exception d’une poignée de détenus, dont certains sont en route pour le Qatar.
Selon les termes de l’accord signé le 29 février entre les Etats-Unis et les Talibans, en contrepartie de l’engagement des Talibans à ne plus laisser des terroristes opérer dans les zones qu’ils contrôlent, à réduire les violences et à négocier pour la première fois avec le gouvernement de Kaboul, l’armée américaine a annoncé un calendrier de retrait total de ses troupes d’Afghanistan et s’y est tenu jusqu’ici malgré un niveau de violence toujours élevé dans le pays.
Pour le président américain Donald Trump, dont le secrétaire d’Etat Mike Pompeo sera également présent à Doha, ces pourparlers de paix entre gouvernement afghan et Talibans revêtent une importance particulière.
Après avoir fortement contribué à la normalisation des relations entre Israël et les Emirats arabes unis, un succès des négociations à Doha quelques semaines plus tard permettrait à Donald Trump d’afficher un bilan de «faiseur de paix» à moins de deux mois de la présidentielle du 3 novembre aux Etat-Unis et contrebalancerait ses revers dans les plus graves crises internationales de son mandat.