Accusés d’avoir attisé la crise des opiacés aux Etats-Unis, divers géants pharmaceutiques vont comparaître devant la justice américaine à partir de ce lundi, dans le cadre d’un procès hors normes.
Suite à l’échec vendredi dernier, d’une ultime tentative d’accord à l’amiable entre les grands distributeurs et les plaignants, ce procès, autour duquel des milliards de dollars sont en jeu, va finalement s’ouvrir ce lundi.
Selon l’accusation, les producteurs et distributeurs des opiacés connaissaient parfaitement les dangers que représentaient leurs antidouleurs, entre autres le fentanyl, cinquante fois plus puissants que l’héroïne et donc hyper-addictifs, qu’ils ont allègrement vendu ces 15 dernières années. Méprisant les signaux d’alarmes, ils en ont tiré des bénéfices importants.
Dans le cadre de ce procès, qui aura lieu devant un tribunal fédéral de Cleveland, dans l’Etat de l’Ohio (nord), 2 300 plaignants des Etats, des comtés, des municipalités et des tribus indiennes seront réunis.
Sur le banc des accusés, il y aura quelques géants mondiaux de la distribution des produits pharmaceutiques, en l’occurrence Amerisource Bergen, Cardinal Health, McKesson Corp, l’israélien Teva et la chaîne de pharmacie Walgreen Boots Alliance, ainsi qu’Henry Schein, un petit distributeur de l’Ohio.
Pour sa part, le laboratoire Johnson & Johnson a conclu un accord amiable de 20,4 millions de dollars avec deux comtés de l’Ohio qui figurent parmi les 2 300 plaignants.