Entre 2014 et 2017, de nombreux Français membres du groupe Etat Islamique (EI) ont réduit en esclavage et violé des femmes yazidies en Irak, a affirmé la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), avant de demander une enquête de la justice française.
Dans un rapport intitulé « Crimes sexuels contre la communauté yazidie : le rôle des djihadistes étrangers de Daesh », publié jeudi par la FIDH, Salma, une jeune yazidie de 26 ans officiellement achetée par un djihadiste français pour être femme de ménage en Irak, dit avoir été violée maintes fois par cet homme.
« Sa femme n’arrêtait pas de me demander ce que je faisais là, mais lui me disait de ne rien dire. Elle voulait que je parte. Quelques jours plus tard, il m’a emmenée loin de son foyer dans une autre maison. Là-bas, il m’a violé trois fois après m’avoir menottée et bâillonnée », relate la survivante.
Ce témoignage, de même que celui de quatre autres yazidies qui se sont échappées ou ont été rachetées par leurs proches, révèle pour la première fois l’implication de djihadistes français dans des crimes dont ces femmes ont été victimes entre 2014 et 2017 en Irak. Il est à noter que des ressortissants de nationalité allemande, américaine, chinoise, jordanienne, libanaise, libyenne, palestinienne, saoudienne, tunisienne et yéménite figurent parmi les autres ravisseurs.
Ce rapport a été rédigé grâce au travail de terrain effectué auprès des rescapées yazidies par l’organisation de documentation Kinyat et la FIDH, qui souhaite à présent que la justice française se saisisse de cette affaire afin de sanctionner les coupables.