La chancelière allemande, Angela Merkel, dispose de deux semaines pour négocier une solution européenne au défi migratoire, a indiqué lundi à Munich, l’Union chrétienne-sociale (CSU), l’aile droite de la coalition gouvernementale allemande qui serait préoccupée par cette situation inédite dans le pays.
En l’absence d’un accord au niveau européen, le président de la CSU et ministre de l’Intérieur, Horst Seehofer, entend fermer les frontières allemandes, ce qui pourrait donner lieu à une crise nationale et sur le vieux continent.
De manière plus détaillée, la CSU souhaite refouler à la frontière l’ensemble des migrants déjà enregistrés dans un autre Etat européen, généralement en Italie et en Grèce, ce qui toucherait presque tous les demandeurs d’asile arrivant en Allemagne.
Mme Merkel est contre cette initiative, craignant le chaos suite à de telles procédures unilatérales qui pourraient compromettre toute possibilité d’une solution européenne négociée et d’un système d’asile commun.
Mais, à l’approche d’un périlleux scrutin régional en Bavière en octobre, la CSU accuse de laxisme la dirigeante allemande et sa formation politique, l’Union Chrétienne-démocrate (CDU), qui est son alliée depuis 1949.
Rappelons que plus d’un million de demandeurs d’asile sont arrivés sur le sol allemand en 2015 et 2016 et l’impact de cet accueil se fait toujours ressentir.
Par ailleurs, les Etats membres de l’Union Européenne (UE) n’arrivent pas à s’entendre sur des solutions durables au sujet de l’accueil des migrants et de la protection des frontières.
Un contexte qui favorise, en Allemagne, la montée de l’extrême-droite et attise les dissensions dans le camp conservateur d’Angela Merkel, dont la côte de popularité risque de chuter.