La création d’un nouveau « Heimat minister » (ministère de l’Intérieur et de la Patrie) crée la polémique en Allemagne en raison du mot, qui peut avoir diverses significations et qui était employé à l’époque du nazisme.
Ce tout nouveau portefeuille a été confié à Horst Seehofer, le président de la CSU. C’est d’ailleurs cette formation politique très conservatrice, alliée à la CDU d’Angela Merkel, qui est à l’origine de la création de ce super-ministère, qui semble être une réaction à la CSU, à la montée des extrémistes d’Alternative für Deutschland (AfD).
Quoi qu’il en soit, ce nouveau ministère suscite des inquiétudes dans le pays notamment au sein de la Communauté turque. «Nous redoutons qu’il encourage la division et l’exclusion, plutôt que la cohésion et le sentiment d’appartenance», a jugé Gökay Sofuoglu, président de cette communauté, rappelant que le même terme fut utilisé dans l’idéologie raciale «du sol et du sang» des Nazis.
Le concept « Heimat » est difficile à expliquer, car mêlant en même temps le sentiment d’identité et l’émotion. Ce terme peut signifier la patrie, la terre, le pays d’origine ou le lieu où l’on se sent chez soi.
Le même mot désigne également un courant cinématographique de terroir ayant connu du succès dans les années 1950 et caractérisé par des histoires romantiques dans un environnement germanique champêtre.
Pour le futur ministre allemand de l’Intérieur et de la Patrie, le concept «Heimat» vise à aider au développement des communes paupérisées et confrontées à un vieillissement démographique, allusion faite à certaines zones de l’ex-RDA communiste.