L’ONG sud-africaine Open Secrets affirme que la France avait vendu des armes à l’Afrique du Sud à l’époque du régime de l’apartheid, alors que le pays était sous embargo international.
A en croire le directeur de cette ONG, Hennie van Vuuren, des agents sud-africains qui résidaient à Paris y ont acquis des armes, aidés par les services de renseignement français. Ces affirmations se basent sur l’examen de milliers de documents déclassifiés par le gouvernement sud-africain.
«Nous avons trouvé un nombre phénoménal de documents dans différents fonds d’archives faisant état de relations soutenues entre, d’une part, le gouvernement français, des entreprises françaises de l’industrie d’armement, les services secrets français et d’autre part, Armscor, la société responsable des programmes d’armement sud-africain», a déclaré M. van Vuuren.
Il a, en outre, affirmé que le bureau d’Armscor à l’ambassade sud-africaine à Paris a joué un rôle majeur dès les années 1970, quand l’embargo sur les armes imposé par l’ONU est devenu contraignant.
«Au même moment, le dernier étage de l’ambassade de l’Afrique du Sud, en bord de Seine, accueille une trentaine de responsables d’Armscor. Pendant une quinzaine d’années, ils achèteront et vendront des armes en France », a poursuivi le directeur d’Open Secrets.
Afin d’y arriver, l’aide d’autres Etats, parmi lesquels le Zaïre, l’actuelle République Démocratique du Congo, a été nécessaire. « A partir du début des années 1980, le renseignement militaire sud-africain est en étroite relation avec (le président zaïrois) Mobutu Sese Seko. Il signe de faux certificats d’utilisation finale indiquant que le Zaïre a importé des armes qui sont, en réalité, destinées à Pretoria ».
En dehors de la France, d’autres pays, dont la Chine, auraient également exporté des armes vers l’Afrique du Sud à la même époque.