Le gouvernement néerlandais va rapatrier des centaines de ses ressortissants actuellement en Gambie, où le chef d’Etat sortant, Yahya Jammeh, vient de proclamer l’état d’urgence.
Dans une note diffusé sur son compte Twitter et son site web, le ministère néerlandais des Affaires étrangères s’est montré on ne peut plus clair : «n’y allez pas en vacances, n’allez en Gambie que s’il est nécessaire», a-t-il indiqué en s’adressant aux citoyens néerlandais.
«Le président actuel refuse de transmettre le pouvoir. Cela peut mener à de l’agitation et de la violence. L’aéroport peut être à tout à moment fermé », a ajouté la diplomatie néerlandaise.
En tout, environ 1.600 néerlandais qui séjournent à l’heure actuelle en Gambie, devraient être rapatriés par les agences de voyage TUI et Corendon, selon l’agence de presse néerlandaise ANP.
La Gambie, un pays enclavé dans le territoire sénégalais, avec une façade sur la côte atlantique, traverse une grave crise depuis que le président sortant a déclaré, le 9 décembre dernier, ne plus reconnaître les résultats du scrutin présidentiel. Une semaine auparavant, Jammeh avait pourtant adressé ses félicitations au président désigné, Adama Barrow, pour son triomphe.
Hier mardi, le président gambien sortant a proclamé l’état d’urgence devant «l’ingérence étrangère», à deux jours de l’investisseur de son successeur élu.
De son côté, le gouvernement néerlandais a relevé le niveau de risque pour la sécurité des voyageurs en Gambie du jaune, qui correspond à un «risque pour la sécurité», à l’orange, équivalant aux «voyages nécessaires seulement».
Amsterdam conseille aux citoyens néerlandais résidants en Gambie de ne se déplacer qu’en cas de nécessité, de prendre contact avec leur agence de voyages et de suivre les informations.
«Nous allons ramener aux Pays-Bas les quelque 800 voyageurs que nous avons actuellement là-bas», a confié à la presse la porte-parole du voyagiste TUI Nederland, Petra Kok. Cette compagnie comptait envoyer ce matin un avion vide en direction de la capitale gambienne, Banjul. En temps normal, TUI Nederland assure cinq vols par semaine vers cette ville.
Sur son site web, cette compagnie a affirmé avoir fait appel à des appareils supplémentaires avant de prévenir qu’elle n’assurera plus de dessertes avec de nouveaux passagers vers ce pays d’Afrique de l’ouest, estimant qu’il pourrait y avoir des problèmes «aux alentours de la passation de pouvoir», prévue jeudi. Quant à l’agence Corendon, elle a indiqué à la presse que quatre vols sont nécessaires pour rapatrier ses 831 clients présents en Gambie.