Dans un discours prononcé hier mercredi à l’ouverture d’une nouvelle session du Conseil consultatif, organe dont les recommandations sont soumises au roi qui peut ensuite les faire approuver par le gouvernement, le roi Salmane d’Arabie saoudite s’est dit déterminé à empêcher que le Yémen devienne une base ou un point de passage pour un pays ou une partie menaçant la sécurité du royaume. Cette déclaration vise de toute évidence la République islamique d’Iran et le parti chiite libanais Hezbollah.
Si le souverain wahhabite n’a fait aucune référence explicite à l’Iran qui est le grand rival régional de l’Arabie saoudite ni au Hezbollah, des responsables saoudiens et du Golfe accusent régulièrement Téhéran et la milice libanaise pro-iranienne d’aider militairement les rebelles yéménites Houthis, issus de l’importante minorité zaïdite concentrée dans le nord du Yémen, qui contrôlent la capitale Sanaa et le nord du Yémen, frontalier de l’Arabie saoudite. Or, l’Arabie saoudite considère que la sécurité du Yémen est intrinsèquement liée à la sienne. Le pays a d’ailleurs été régulièrement la cible de tirs de roquettes et de missiles depuis les régions du Yémen contrôlées par les rebelles.
C’est dans ce contexte que le royaume saoudien a pris la tête en mars 2015 d’une coalition militaire arabe pour chasser les Houthis des territoires qu’ils ont conquis et rétablir l’autorité du gouvernement. Depuis le début de cette intervention, la guerre au Yémen a fait plus de 7 000 morts et près de 37 000 blessés selon les Nations unies. Dans le même temps, Ryad assure œuvrer pour une solution politique au Yémen sur la base notamment de la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l’ONU, soutenue par le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi et qui prévoit le retrait des rebelles des territoires conquis depuis 2014 et la restitution des armes lourdes. Les rebelles pour leur part réclament au préalable la formation d’un gouvernement d’union nationale à qui l’on confierait le règlement du volet militaire.