La cour de Cassation égyptienne a annulé mardi deux lourdes condamnations qui pesaient sur l’ancien chef d’Etat Mohamed Morsi et ses co-accusés.
Cette instance a retoqué la peine de prison à perpétuité contre l’ex-président égyptien prononcée au terme d’un procès pour espionnage et elle a ordonné la tenue d’un autre procès dans cette affaire.
Au cours de la semaine précédente, la même cour avait annulé la condamnation à la peine capitale de Morsi dans une autre affaire. D’après certains spécialistes, ces revirements montrent l’absence de «preuves» et les «vices de forme juridiques» qui ternissent les procès «politisés» dont l’ancien président fait l’objet. Ces experts estiment toutefois que cela n’est pas synonyme de changement dans la politique de répression du régime d’al Sissi visant la confrérie des Frères musulmans.
A titre de rappel, Mohamed Morsi a été destitué en juillet 2013 par l’armée que dirigeait, à l’époque, l’actuel chef d’Etat égyptien, Abdel Fattah al-Sissi. Depuis, l’ancien dirigeant ainsi que ses partisans sont la cible d’une répression meurtrière. « La plupart des procès dans lesquels l’ex-président a été condamné ne sont pas construits sur des preuves suffisantes. Le parquet se base sur les rapports des services de sécurité », a confié à la presse Mustafa Al-Sayyed, professeur de sciences politiques à l’Université du Caire.
La Cour de cassation égyptienne a annulé mardi, en tout, les peines de 22 accusés arrêtés dans le cadre d’un procès pour espionnage en faveur du Hamas palestinien, du Hezbollah libanais et de l’Iran.