Au Maroc, le PJD, le parti islamiste de la majorité sortante est arrivé premier aux élections législatives de vendredi, remportant 99 sièges du Parlement qui en compte 395, suivi de près par son rival, le parti moderniste du PAM qui en obtient 80, selon les résultats provisoires connus après dépouillement de plus de 90% des voix.
Le PJD devrait probablement se tourner vers ses trois alliés de la majorité sortante pour former une nouvelle coalition, surtout que deux d’entre eux ont obtenu de bons scores, occupant la troisième et quatrième places. Ainsi, le parti libéral du Rassemblement National des Indépendants (RNI) a obtenu 30 sièges, alors que le Mouvement populaire (MP – berbériste) a remporté 21 sièges.
On remarque le retour en force du parti d’opposition du PAM (parti de l’Authenticité et de la Modernité) qui occupe la deuxième position. Avec 80 sièges, il réalise une percée par rapport aux 47 sièges obtenus lors des élections de 2011. Mais, il a d’ores et déjà exclu toute alliance avec son rival le PJD.
Finalement, les résultats obtenus par le parti islamiste sont l’expression du choix démocratique fait par les électeurs, dont la participation au vote a atteint 43%. Ce taux a été sensiblement plus élevé dans les provinces du Sahara, dans le Sud du royaume, où la participation a dépassé 70% dans certaines circonscriptions. Les habitants y sont en effet habitués à voter massivement, probablement pour marquer davantage leur attachement à l’unité nationale.
Ce choix consacre également l’ancrage de la pluralité politique et de l’expression démocratique au Maroc, dans un contexte régional et arabe tourmenté par l’instabilité politique et l’insécurité. Les observateurs internationaux qui ont suivi ces élections législatives, ont d’ailleurs témoigné de la transparences de ce scrutin. De la même manière que les leaders des partis politiques en lice, qui ont également souligné l’intégrité du vote.