Les ambassadeurs des 28 pays membres de l’Union européenne ont approuvé hier mardi la prolongation pour six mois des sanctions économiques décrétées contre la Russie en été 2014, pour son implication présumée dans le conflit ukrainien.
La décision des ambassadeurs des pays membres de l’Union est un premier pas vers la poursuite des sanctions européennes contre la Russie, dont l’économie a trop souffert de l’embargo et des sanctions européens.
Les 28 membres de l’UE prévoyaient d’adopter définitivement ces sanctions vendredi, mais la procédure pourrait être retardée par le fait que la France et le Royaume-Uni doivent au préalable informer leurs Parlements. Les sanctions européennes contre la Russie touchent le secteur des banques, des entreprises pétrolières et de la défense. En représailles, la Russie a décrété un embargo sur les importations agro-alimentaires en provenance de l’Union européenne.
Si pour le président ukrainien Petro Porochenko, qui était en visite hier mardi à Paris, les sanctions européennes sont « l’unique instrument » disponible pour faire pression sur la Russie et la contraindre à respecter les accords de paix de Minsk, des responsables européens commencent à voir les choses autrement. Des sources européennes rapportent que certains pays de l’Union comme l’Italie, la Hongrie, la Grèce ou encore Chypre, seraient réticents au prolongement des sanctions contre la Russie. Et le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc-Ayrault a évoqué lundi la nécessité de réfléchir à des « ouvertures » envers la Russie tandis que son homologue allemand Frank-Weitz Steinmeier a jugé possible une levée « graduelle » des sanctions en cas de progrès dans l’application des accords de paix.
Ces accords de Minsk, négociés par Paris et Berlin, prévoient une série de mesures politiques et économiques qui sont loin d’être remplies ainsi que la trêve des combats sur la ligne de front qui est violée quotidiennement. Les autorités russes rejettent la responsabilité de la mise en œuvre de ces accords sur les seules autorités ukrainiennes et jugent ainsi « illogique » de lier les sanctions à l’application par Moscou de ces accords.