La Copa 2016, la coalition de l’opposition nigérienne qui soutient l’opposant Hama Amadou, a annoncé hier mardi à Niamey la suspension de sa participation au processus électoral, dénonçant une volonté de passage en force du président Issoufou. Elle « demande » également à ses élus « de cesser toutes activités » au Parlement et à ses représentants « de se retirer de la Céni ».
Dans une déclaration, le porte-parole de la Copa 2016 a justifié cette décision par les multiples manquements que l’opposition a constatés depuis le premier tour du scrutin, notamment l’absence de « proclamation officielle » des résultats du premier tour du 21 février, et « l’iniquité de traitement entre les deux candidats » à la présidentielle. Hama Amadou, qui doit en principe affronter le président sortant, est actuellement emprisonné dans le cadre d’une affaire controversée de trafic d’enfants.
Par décret présidentiel, à la surprise générale, l’ouverture de la campagne électorale du second tour a été lancée hier mardi et le scrutin fixé au 20 mars prochain, ce qui réduit la durée de la campagne de 21 jours initialement à 10 jours, en violation, selon l’opposition, de la Constitution. La Copa 2016 estime aussi que Hama Amadou, incarcéré depuis le 14 novembre à son retour d’exil, est « injustement privé de sa liberté en violation des standards internationaux d’élections libres, équitables et démocratiques ». A propos des accusations de trafic de bébés, le principal concerné a toujours dénoncé un « dossier politique », alors que le gouvernement nigérien pour sa part parle d’un « dossier de droit commun ».
Mahamadou Issoufou, qui brigue un deuxième mandat, avait obtenu 48.43% des suffrages devant Hama Amadou (17.73%) lors d’un scrutin jugé transparent par le pouvoir mais critiqué par l’opposition.