Avec l’échec du socialiste Pedro Sanchez à réunir la majorité nécessaire à la formation d’un gouvernement, l’hypothèse de nouvelles élections est fortement avancée en Espagne qui se traverse une situation politique inédite de son histoire.
Les négociations se poursuivent pour trouver un accord au cours des deux prochains mois. Le 2 mars dernier, Pedro Sanchez n’a pas réussi à réunir la majorité absolue devant les 350 députés du Congrès, où il n’a pu obtenir que 130 voix sur les 176 nécessaires.
Cet échec s’est confirmé quarante-huit heures plus tard, alors qu’il n’avait besoin, cette fois-ci, que d’une majorité simple (plus de oui que de non), un double échec inédit dans l’histoire de l’Espagne. Habituée pendant quatre décennies à un bipartisme opposant Conservateurs et Socialistes, l’Espagne fait face à un scénario jamais vécu auparavant avec l’arrivée du parti anti-austérité d’extrême-gauche Podemos et la formation de centre droit renouvelée Ciudadanos.
Pedro Sanchez a le soutien de son parti, le PSOE, avec 90 voix ainsi que celui des 40 députés de Ciudadanos, mais ne peut pas compter sur les 69 voix de Podemos.
L’incapacité des quatre principaux partis à s’entendre, plonge l’Espagne dans l’inconnu. Si aucun accord n’est trouvé avant le 2 mai prochain, de nouvelles élections législatives seront convoquées pour le 26 juin, conformément aux délais prescrits par la Constitution. Les pistes de solution sont pourtant nombreuses, quoi que délicates. Podemos offre aux socialistes la possibilité de former un front de gauche.
Par ailleurs, le Parti populaire, qui compte 123 voix, est prêt à former une alliance avec le PSOE et Ciudadanos, mais à la condition non négociable que ce soit son leader Mariano Rajoy qui président le futur exécutif.