L’enquête sur l’enlèvement de Béatrice Stockly, une suissesse âgée d’une quarantaine d’années, se poursuit toujours. Si les autorités reconnaissent toujours n’avoir aucune information sur son sort, la piste djihadiste, elle, semble se confirmer bien que l’enlèvement n’ait pas été revendiqué.
Une source de sécurité à Tombouctou a déclaré que l’enlèvement de la ressortissante suisse dans la nuit de jeudi à vendredi, avait été minutieusement préparé. Dans un premier temps, ce sont des sous-traitants d’AQMI (Al-Qaïda au Maghreb Islamique) qui ont mené l’opération. L’otage serait vraisemblablement restée la nuit un moment à Tombouctou avant d’être sortie habilement de la ville au matin.
Le procureur Boubacar Sidiki Samaké a annoncé l’ouverture d’une enquête pour enlèvement en attendant de pouvoir « confirmer s’il s’agit d’un enlèvement de personne ou d’une prise d’otage en relation avec une entreprise terroriste ».
Il s’agit du premier enlèvement d’un Occidental au Mali depuis celui des deux journalistes de la radio RFI, assassinés par leurs ravisseurs le 2 novembre 2013 à Kidal, dans le nord-est du pays. Mais Béatrice Stockly, qui vivait depuis plusieurs années à Tombouctou, n’en est pas à sa première expérience du genre.
Revendiquant sa foi chrétienne et très engagée dans les actions sociales, la ressortissante suisse avait déjà été victime d’un rapt par des djihadistes en avril 2012. Elle avait été libérée au bout d’une dizaine de jours par le groupe islamiste Ansar Dine du Touareg malien Iyad Ag Ghaly, à la suite d’une médiation du Burkina Faso.
Avant l’enlèvement de la suissesse, des nombreux étrangers ont été enlevés ces dernières années au Mali par des groupes djihadistes. Actuellement, seuls un sud-Africain et un suédois, retenus par AQMI depuis leur rapt à Tombouctou le 25 novembre en 2011, restaient officiellement retenus.
Le mouvement djihadiste s’est d’ailleurs permis de rappeler leur existence dans une vidéo mise en ligne samedi et présentée comme ayant été tournée le 17 décembre. Dans cette vidéo, AQMI presse les gouvernements suédois et sud-africain d’accéder à ses revendications pour obtenir leur libération.