Le gouvernement sud-africain a décidé d’accroître son potentiel énergétique en lançant un projet d’extension de son parc nucléaire, une décision qui s’oppose en tous points à la tendance actuelle au niveau mondial concernant le développement des énergies vertes.
Le ministère sud-africain de l’Energie a en effet donné dimanche le coup d’envoi d’un processus qui pourrait conduire à terme à une augmentation de près de 9 600 mégawatts de sa capacité de production d’électricité. Ce projet qui s’inscrit sur les 15 prochaines années, se fera essentiellement grâce à l’extension du parc nucléaire déjà existant.
Le choix du gouvernement sud-africain pour la filière nucléaire fait toutefois débat. Certains analystes estiment en effet que le projet nécessitera jusqu’à 1 000 milliards de rands sud-africains, soit près de 60 milliards d’euros. Une somme colossale qui pourrait être allouée à d’autres filières moins dangereuses et moins polluantes, telles que les énergies renouvelables. Les écologistes estiment en effet que les énergies vertes peuvent être facilement développées, notamment l’éolien dont l’Afrique du sud est doté d’un énorme potentiel.
L’exemple du Maroc est ainsi à prendre en considération. Dépourvu de ressources fossiles, le royaume chérifien a axé sa stratégie sur le développement des énergies vertes. De nombreux parcs éoliens ont ainsi vu le jour durant ces dix dernières années, renforçant les capacités hydroélectriques déjà existantes. Le solaire n’est pas en reste, puisque le pays s’apprête à inaugurer sous peu la plus grande centrale thermo-solaire au monde. D’autres projets sont d’ailleurs attendus dans le cadre du plan solaire marocain. En tout, quatre centrales, trois thermo-solaires et une photovoltaïque, verront le jour dans le complexe d’Ouarzazate, situé dans le centre du royaume.
A l’horizon 2030, le Maroc espère ainsi porter à 52% la contribution des énergies renouvelables à la production électrique. Un exemple qui pourrait être dupliqué en Afrique du sud, pays bénéficiant de couloirs fortement venteux et d’un fort taux d’ensoleillement, estiment les écologistes.