Au moins trois personnes, un soldat et deux civils, ont été tuées durant le week-end dans l’Est séparatiste prorusse de l’Ukraine, malgré la trêve que les belligérants étaient censés observer jusqu’à demain mardi, a annoncé dimanche Olexandre Motouzianyk, un porte-parole de l’armée ukrainienne.
Dans un communiqué, l’armée ukrainienne a précisé qu’un militaire avait été tué et trois autres blessés dans des combats et que plusieurs obus sont tombés sur des maisons, blessant mortellement une femme âgée dans le village de Zaïtsevé. Ce village est situé à 55 kilomètres au nord de Donetsk, bastion des séparatistes prorusses, est coupé en deux par la ligne de front et est l’un des points chauds du conflit.
Edouard Bassourine, un haut responsable séparatiste de la république autoproclamée de Donetsk, a pour sa part fait état d’« un homme et une femme tués dans des tirs de l’armée ukrainienne. Celle-ci accuse les rebelles d’avoir utilisé des lance-grenades, des mitrailleuses de gros calibre, des mortiers de calibre de 82 mm et un char, des armes qui auraient dû être retirées de la ligne du front dans le cadre des accords de Minsk. De leur côté, les séparatistes ont accusé sur leur site internet officiel, les forces ukrainiennes d’avoir tiré samedi soir sur Zaïtsevé ainsi que sur les faubourgs ouest de Donetsk.
Kiev et les rebelles avaient annoncé mardi dernier avoir conclu une trêve, la énième depuis l’éclatement du conflit en avril 2014. Cette annonce devait renforcer le fragile cessez-le-feu précédent conclu en septembre qui avait permis de réduire considérablement les combats sans toutefois éviter plusieurs flambées de violences. La situation reste toujours explosive dans la région malgré les accords de paix signés à Minsk en février grâce à la médiation franco-allemande qui ont contribué à quasiment arrêter les combats. Le conflit dans l’Est de l’Ukraine a fait depuis avril 2014 plus de 9 000 morts.