L’impact des sanctions imposées par la Russie à la Turquie pourrait coûter à l’économie turque jusqu’à neuf milliards de dollars, au moment où la tension entre Moscou et Ankara est loin d’être désamorcée.
La Turquie a déclaré par la voix de son Premier ministre, Ahmet Davutoglu, qu’elle était prête « si nécessaire » de prendre à son tour, des « sanctions » contre la Russie.
Lundi, le vice-Premier ministre turc chargé de l’Economie, Mehmet Simsek a estimé que les mesures de rétorsion russes à l’encontre de la Turquie et qui visent principalement les secteurs du tourisme, de l’énergie, du BTP et de l’agriculture, pourraient coûter jusqu’à neuf milliards de dollars à son pays.
De son côté, la la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) a assuré que ces mesures pourraient avoir un impact sur la croissance turque, réduisant la croissance de son Produit Intérieur Brut (PIB) en 2016 d’environ 0.3 à 0.7 point de pourcentage, si elles persistent sur l’année prochaine et sont pleinement appliquées.
La situation est encore loin de l’apaisement. Dans un discours devant le groupe parlementaire de son Parti de la justice et du développement (AKP), le Premier ministre turc a émis l’idée de sanctions turques contre la Russie, ce qui devrait aggraver un peu plus la crise.
Cet épisode, la pire crise diplomatique entre les deux pays depuis la Guerre Froide, a commencé avec le crash d’un avion militaire russe qui a été abattu le 24 novembre par l’armée turque et elle a davantage de répercussions sur le plan économique. Les économies des deux pays étant fortement liées dans des domaines comme l’énergie, le tourisme ou la construction, la Russie devrait également en ressentir les effets, de manière limitée à moins que ses exportations d’énergie ne soient affectées.