Alors que plus de 4 millions de Syriens ont quitté leur pays à cause de la guerre, peu sont accueillis dans les riches Etats du Golfe. Ce qui suscite des questions sur la solidarité entre pays arabes.
Tout récemment, le quotidien qatari Gulf Times faisait remarquer, dans l’un de ses éditoriaux, que « les riches pays du Golfe n’ont publié aucun communiqué sur la crise et encore moins proposé une stratégie pour aider les migrants, en majorité musulmans ». Néanmoins, les Etats membres du Conseil de Coopération du Golfe, à savoir l’Arabie Saoudite, Bahreïn, les Emirats Arabes Unies (EAU), le Koweït, Oman et le Qatar, se sont impliqués depuis le début du conflit syrien en 2011. Aussi ont-ils consenti des financements de l’ordre du milliard de dollars pour l’aide humanitaire destinée aux réfugiés syriens vivant dans des camps en Jordanie, au Liban et en Turquie. Pourtant, les mêmes réfugiés et demandeurs d’asile syriens qui souhaitent s’établir dans un pays étranger choisissent, en majorité, des Etats européens malgré les risques du périple. Un véritable contraste vu que les Etats du Golfe sont non seulement géographiquement plus proches mais également riches. En plus, ces pays ont plusieurs similitudes culturelles et religieuses avec la Syrie.
Néanmoins, les pays du Golfe ne sont pas signataires de la Convention des Nations Unies sur les réfugiés contrairement à plusieurs Etats de l’Union Européenne (UE) par exemple. Par ailleurs, les efforts des Etats du Golfe sont actuellement orientés vers le conflit au Yémen, où ils ont entamé une opération militaire difficile contre les insurgés chiites Houthis. Ce n’est pas tout : certains pays du Golfe ont appuyé financièrement et matériellement des groupes rebelles sunnites opposés au régime du président syrien Bachar al-Assad, ce dernier étant soutenu par l’Iran chiite. Ainsi, le refus d’offrir l’asile aux réfugiés se justifie parfois par des questions de sécurité.