L’opérateur de téléphonie français Orange a annoncé hier jeudi par communiqué son désengagement d’Israël. Cette décision, qu’Orange affirme n’être en aucune façon motivée politiquement, a suscité une vague d’indignation dans le pays.
Orange cessera « à terme » sa relation avec l’opérateur israélien Partner, avec qui il est lié par un contrat censé expirer en 2025, mais il respectera « strictement les accords existants ». La raison officielle avancée par l’opérateur de téléphonie français pour justifier cette décision est sa volonté d’avoir la maîtrise totale de sa marque. Partner est en effet le seul opérateur avec qui Orange, qui est présent dans 29 pays à travers le monde, est lié par un contrat de marque. Ce contrat permet à la société israélienne d’utiliser la marque et l’image d’Orange en échange d’une redevance. Orange ne détient aune action ou droit de vote dans Partner qui fournit ses services en Israël.
Seulement, Partner fournit également ses services dans les colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupées, que la communauté internationale considère comme illégales et comme un obstacle majeur à la recherche de la paix entre Israéliens et Palestiniens. Le mois dernier, cinq ONG et deux syndicats avaient appelé Orange à annoncer son désengagement et à « dénoncer les atteintes aux droits humains commises par Partner » qui, en fournissant ses services dans les colonies, contribuerait selon eux à leur maintien.
En Israël, la décision d’Orange apparaît clairement comme une concession aux pressions pro-palestiniennes. Elle a été vivement dénoncée par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. L’ambassadeur israélien à Paris a demandé des explications à l’Etat français, détenteur de 25% d’Orange et qui met en garde les entreprises françaises contre les activités dans les colonies.