Un rapport accablant sur la liberté de la presse en Algérie

Afrique

Reporters Sans Frontières (RSF) vient d’épingler l’Algérie, dans un nouveau rapport accablant sur les violations de la liberté de la presse par le pouvoir en place dans le pays.

«Algérie : la main invisible du pouvoir sur les médias», tel est le titre très évocateur du document signé par Reporters Sans Frontières qui fait état de son inquiétude face à «l’asphyxie» progressive dans laquelle la presse algérienne est contrainte de travailler depuis la réélection, en avril 2014, du président Abdelaziz Bouteflika pour un quatrième mandat.

Le rapport est publié à la suite du décès en détention, survenu le 11 décembre dernier, du journaliste blogueur algéro-britannique Mohamed Tamalt. Ce dernier avait écopé en juillet dernier, d’une peine de deux ans d’emprisonnement pour «offense au président de la République» dans ses messages sur le réseau social Facebook.

Admis dans un centre hospitalier algérois en fin août, ce journaliste de 42 ans est décédé «après plus de trois mois de grève de la faim suivie d’un coma de trois mois», a indiqué son avocat, Me Amine Sidhoum.

Mohamed Tamalt disposait d’une page Facebook comptant environ 10.000 visiteurs, sur laquelle il postait des contenus critiques envers des autorités algériennes ou leurs proches. Sa disparition a provoqué de nombreuses réactions acerbes des organisations de défense des droits humains.

«Il n’y a aucun doute sur la volonté du pouvoir algérien de réduire au silence tous les médias qui ne se rangent pas de son côté ou qui osent critiquer Bouteflika ou évoquer sa maladie», a notamment affirmé devant la presse, Yasmina Kacha, directrice du bureau Afrique du Nord de Reporters Sans Frontières.

Mme Kacha a par ailleurs dénoncé l’asphyxie financière par la privation des annonces publicitaires et des subventions publiques, visant certains organes de presse à l’instar d’El Watan ou Al Khabar, qui étaient contre un quatrième mandat du chef d’Etat algérien.

En outre, plusieurs chaînes de télévision sont contraintes d’émettre de l’étranger, ne disposant pas d’autorisation dans le pays d’origine. Les 5 seules antennes ayant le fameux sésame (Dzair TV, Echourouk TV, Ek Djazäir TV, Ennahar TV et Hoggar TV) l’ont obtenu à condition de soutenir la politique du régime autoritaire en place à Alger, avec en tête un prédisent à vie.

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