Le porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA) Behrouz Kamalvandi a confié dimanche soir à l’agence officielle IRNA, que l’«accident» survenu la semaine dernière, dans le complexe nucléaire de Natanz, au centre de l’Iran, n’avait pas fait de victimes, mais il a occasionné d’importants dégâts matériels et financiers.
Selon ses dires, cet accident « pourrait ralentir » la production des centrifugeuses avancées pour la production d’uranium enrichi, alors que le gouvernement avait minimisé dans un premier temps, les dégâts de cet accident.
Les autorités iraniennes, qui ne s’accordent pas sur l’ampleur des dommages, affirment avoir établi «avec précision les causes de l’accident» mais ne veulent pas en révéler dans l’immédiat, les détails au public «pour certaines raisons de sécurité».
Certaines sources informées, dont un membre du Corps des gardiens s’exprimant sous couvert de l’anonymat, font porter à Israël la responsabilité de l’explosif qui aurait été utilisé. Israël et les Etats-Unis ont saboté le programme nucléaire dans le passé et ont juré d’empêcher l’Iran de développer des armes nucléaires, bien que celui-ci s’en soit toujours défendu.
Jeudi, Téhéran avait fait état d’un « accident » dans le complexe nucléaire de Natanz, qui abrite une importante usine d’enrichissement de l’uranium. Selon les images publiées par l’OIEA et la télévision d’Etat, un bâtiment de ce centre a été endommagé par ce qui ressemble à un incendie.
Behrouz Kamalvandi avait présenté ce bâtiment comme « un entrepôt » qui devait à terme produire « davantage de centrifugeuses avancées », sans dire clairement si de telles machines avaient déjà commencé à y être assemblées.
Selon les termes de l’accord sur son programme nucléaire controversé qu’elle a conclu à Vienne en 2015 avec la communauté internationale, la République islamique est tenue de n’utiliser qu’un nombre limité de centrifugeuses dite de « première génération ».
Mais, depuis mai 2019, l’Iran s’est progressivement affranchi des engagements clefs auxquels il avait souscrit à Vienne, reprenant notamment ses activités de production de l’uranium enrichi à Natanz et la mise au point de centrifugeuses plus performantes, en riposte à au désengagement, un an plus tôt, des Etats-Unis de l’accord nucléaire et le rétablissement de leurs sanctions économiques contre la république islamique.