La justice thaïlandaise a confirmé jeudi que l’ex-Première ministre, Yingluck Shinawatra, sera jugée pour négligence à partir du 19 mai prochain. Elle pourrait être condamnée à une peine allant jusqu’à dix ans de prison.
Un coup dur de plus pour le clan Shinawatra, qui a gagné toutes les élections en Thaïlande depuis 2001. Selon certains observateurs, la junte militaire au pouvoir depuis mai a pour objectif d’éliminer cette famille de la scène politique thaïlandaise. Pour ce qui est de cette dernière affaire, il est reproché à Yingluck, au travers d’une mise en examen au cours du mois dernier, d’avoir fait preuve de négligence en lançant, durant son mandat, un programme de subvention du riz.
Comme par hasard, le procès de l’ex-cheffe du gouvernement thaïlandais va commencer juste quelques jours avant le 22 mai, premier anniversaire du putsch à l’issue duquel Mme Shinawatra a été destituée. Actuellement, celle-ci est d’ores et déjà interdite de faire de la politique pour une durée de cinq ans. En plus, elle n’est pas autorisée à quitter le territoire thaïlandais.
En guise de réaction, Yingluck s’est contentée d’un poste sur sa page Facebook : « En tant que Première ministre, j’ai toujours été honnête et au service du peuple thaïlandais, qui a élu mon gouvernement ». Pour communiquer, cette personnalité politique passe régulièrement par ce réseau social, étant donné que les rencontres politiques sont interdites, vu que la Thaïlande est sous la loi maritale.
Le politologue Puangthong Pawakapan de l’université Chulongkorn de Bangkok estime que « c’est assez clair que l’élite veut expulser les Shinawatra de la politique ». Cet universitaire trouve des similitudes entre le procès de Yingluck et celui de son frère, Thaksin Shinawatra, en 2008, condamné à deux ans de prison pour corruption. Une peine qu’il évite de purger après avoir opté pour l’exil.