Le ministre taïwanais de la Défense a profité de la présentation hier mardi d’un rapport bisannuel sur les tensions entre Taïpei et Pékin pour alarmer des capacités de la Chine de bloquer les communications aériennes et portuaires de l’île.
Selon le ministère de la Défense taïwanais, Pékin serait en train de renforcer sa force de frappe aérienne, terrestre et maritime aux alentours de l’île. Le rapport cite le puissant arsenal de missiles balistiques et de croisière que la Chine masse autour de Taïwan et la possibilité accrue d’attaques amphibies.
Techniquement, la Chine aurait donc tous les moyens pour couper l’île de toutes ses liaisons avec le monde extérieur, notamment avec ses alliés occidentaux, et ceci alors que les tensions sino-taïwanaises sont au plus haut depuis des décennies.
Le rapport du ministère de la Défense de Taïwan met également en avant des manœuvres comme l’intensification des cyberattaques et des campagnes de désinformations, qui visent à « s’emparer de Taïwan sans combattre ». Les incursions d’avions chinois dans la zone d’identification de défense aérienne de l’île se sont multipliées depuis deux ans pour atteindre un nombre record.
Taïwan et ses 23 millions d’habitants vivent sous la menace d’une invasion de la Chine, qui considère l’île comme son propre territoire et a juré de s’en emparer un jour, par la force si nécessaire. Et Pékin a accru sa pression sur l’île depuis l’arrivée au pouvoir en 2016 de la présidente Tsai Ing-wen, qui estime que son île est souveraine et ne fait pas partie de la Chine.