Les nouvelles sanctions américaines prévues par la loi César contre la Syrie sont entrées en vigueur ce mercredi et elles visent quatre secteurs : les hydrocarbures, l’aéronautique militaire, les finances et la construction, ciblant aussi bien les entreprises que les personnes qui collaborent avec le régime de Damas, peu importe leur nationalité.
La loi César élargit l’étendue des sanctions contre le régime de Bachar El-Assad, prévoyant un gel de l’aide à la reconstruction, ainsi que des mesures contre des entités étrangères collaborant avec le gouvernement syrien et, pour la première fois, contre les entités russes ou iraniennes présentes en Syrie.
Elle prévoit des « mesures spéciales » contre la Banque centrale syrienne s’il était avéré qu’elle se livre à des opérations de blanchiment d’argent. Washington craint particulièrement que le Hezbollah n’utilise les dollars injectés sur le marché par la Banque du Liban pour les envoyer en Syrie.
Baptisée d’après le pseudonyme du lanceur d’alerte syrien qui a fait défection en 2013 en emportant 55.000 images illustrant la brutalité et les abus dans les prisons syriennes, la loi César a été promulguée en décembre par le président américain, Donald Trump.
Pour être suspendue cette loi ne laisse que deux options à Damas : l’arrêt des bombardements et le jugement des responsables de crime de guerre syriens, ou les sanctions américaines alors que la Syrie est déjà très affaiblie.
Dans une allocution télévisée, Hassan Nasrallah, le chef du mouvement libanais du Hezbollah, a affirmé hier mardi que, à travers ces sanctions, Washington cherchait à « affamer » la Syrie et le Liban, appelant les autorités libanaises «à ne pas se soumettre à la loi César», alors que certaines exportations libanaises transitent par la Syrie. La Russie également a déclaré qu’elle n’abandonnerait pas Damas.