Dans une interview parue hier jeudi dans l’hebdomadaire allemand Die Zeit, le président de la FIFA Sepp Blatter dénonce l’ingérence de certains politiques dans la décision d’attribuer au Qatar l’organisation du Mondial de football en 2022.
Sepp Blatter a annoncé la mise sur pied d’une nouvelle commission d’éthique indépendante pour faire la lumière sur cette affaire. Il dénonce des influences politiques directes, des chefs de gouvernements européens ayant conseillé à leurs membres qui pouvaient voter de se prononcer en faveur du Qatar pour des raisons d’intérêts économiques. Le Qatar, qui l’avait emporté devant les Etats-Unis par 14 voix contre 8, pourrait se voir retirer l’organisation de l’évènement si ces allégations étaient vérifiées. Le scandale avait éclaté avec la révélation en janvier dernier par plusieurs journaux sportifs français d’une réunion secrète au sommet à l’Elysée le 23 novembre 2010. Etaient présents à cette rencontre le président français de l’époque Nicolas Sarkozy, celui qui était alors prince héritier du Qatar Tamim ben Hamad al-Thani, le président de l’UEFA Michel Platini et Sébastien Bazin, représentant des propriétaires d’alors du Paris Saint-Germain. A l’issue de la réunion, Michel Platini aurait accepté de donner sa voix au Qatar en échange du rachat par ce dernier du Paris Saint-Germain et la création d’une chaîne de sport.
L’Attribution du Mondial 2022 au Qatar avait soulevé une première controverse en raison des conditions météorologiques jugées extrêmes pour la compétition. La prise de position de Sepp Blatter, qui se démarque de Michel Platini et se range du côté du grand nombre des détracteurs, survient à l’approche des élections à la présidence de la FIFA en 2015. Même s’ils ne sont pas encore déclarés, Sepp Blatter et Michel Platini seront vraisemblablement candidats.